Fondé au XIVe siècle sur les vestige d’une chapelle par le seigneur de Trie, le moulin à farine dépend de la châtellenie de Mouchy-le-Châtel jusqu’à la Révolution française. En 1792, le moulin passe entre les mains de différents meuniers. Les bâtiments industriels sont en grande partie incendiés en 1904 et reconstruits en 1908 pour abriter une minoterie. Plusieurs propriétaires s’y succèdent à nouveau et procèdent à des agrandissements. En 1875, la chute d’eau du moulin produit une énergie évaluée à 8 chevaux. En 1902, une machine à vapeur avec générateur vient suppléer à la force hydraulique du moulin à cylindres. Au début du XXe siècle, la roue est remplacée par une turbine de 15 chevaux. A la cessation de l’activité minotière, l’atelier de fabrication comportait les cylindres de broyage au rez-de-chaussée, les machines à brosser le blé au premier étage, les plansichters (machines à blutter) au second et les têtes d’élévateurs ainsi que la réserve d’eau au troisième. En 1944, l’usine fonctionne à l’électricité et s’équipe d’un transformateur. En 1951, un nouvel incendie frappe la minoterie. L’atelier de fabrication est alors reconstruit pour quelques années d’activité. A partir des années 1960, le site accueille d’autres activités industrielles, avant de devenir en 1990 l’Ecole de cirque équestre Annie Fratellini.
Ce site mythique est un pôle attractif pour le pays depuis des siècles. En témoignent certains arbres et stèles qui l’habitent. Il fut d’abord un lieu spirituel, puis artisanal, puis industriel et plus récemment culturel. Cet espace vit intensément son histoire et le désir de La Fabrique des possibles s’inscrit dans la pérennisation de ce patrimoine historique, industriel et culturel au travers de son projet artistique.